L'association

L'association Arthénice a été créée autour d’une vie rayonnante et menacée: celle de la chanteuse Mathilde en Juillet. Elle avait choisi ce joli «nom papillon» parce que, pour elle, juillet ne fut jamais un mois comme les autres. Juillet 2006, elle se casse une cheville à l’île de Ré et décide de composer des chansons. Une vocation est née.


 Juillet 2009, on lui découvre un mélanome avec métastases. Elle enregistrera son premier disque entre les séances de chimiothérapie.
Au lendemain de l’opération de sa tumeur au cerveau, Mathilde tenait salon dans le hall de l’hôpital avec ses amies. Un rituel : «Mathilde tient salon», c’était le titre de son dernier tour de chant, au TNT de Nantes. La jeune femme cultivait ce côté «marquise» sans aucune préciosité, avec naturel, adaptant cet idéal de civilité et d’intelligence à l’air du temps, veillant à ce que l’humour soit là. Cette jeune femme avait un regard droit et clair. Certains d’entre nous l’appelèrent «la belle Arthénice», comme Catherine de Rambouillet, au Grand Siècle, qui aurait bien voulu aussi que l’esprit et la beauté fussent une loi du monde.
A 25 ans, on ne peut pas croire que la mort existe, qu’on est entre ses griffes. Mathilde avait peur parfois, mais dès le début de sa chimiothérapie, elle était aussi entrée en studio. Elle alternait les séances à l’hôpital, la maladie, et les séances de magie avec son ingénieur du son, le guitariste et enchanteur Benoît Gautier. L’album qu’ils ont réalisé cet été-là, «Break a leg», est à l’image de la force et de la grâce imparable de Mathilde dans le combat qu’elle livrait contre la mort, la laideur et la tristesse. Elle avait décidé d’être ailleurs. Un matin de janvier 2010, la mort l’a emportée cependant, brutalement, sans élégance. Mais elle n’a gagné qu’en apparence. Car demeurent le chant et les trésors cachés que Mathilde nous a légués. Jusqu’au bout, la Belle Arthénice a tenu salon, elle s’est moquée de la laideur menaçante et des ténèbres qui rôdent. A nous maintenant d’être dignes d’elle. De garder vivant son souvenir et de reprendre son combat. L’association Arthénice est inséparable de Mathilde. Elle naît du chagrin de l’avoir perdue ; elle va vivre et tenter de faire vivre par ce en quoi elle croyait. L’association ce sera des expositions, des concerts, des galas de musiciens, dont les recettes seront reversées à la recherche médicale contre le cancer. Ce sera un esprit : mettre des mois de juillet partout. Et que la musique qui faisait d’une jeune femme prématurément disparue une princesse, que son rire, son ironie, cette façon qu’elle avait de ne pas s’en laisser compter par ce qui voudrait nous faire peur, ne disparaissent pas : mieux, nous tenterons d’en remplir nos jours.

Nous lui rendons hommage ainsi qu'a ceux et celles qui nous ont quittés et aux personnes qui se battent encore contre cette maladie.

Merci de votre soutien.